jeudi, 19 juillet 2012
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
Folles noces
Sous nos yeux un drôle de mariage entre Jean-Paul (Jean-Paul Delvor) et Catherine ( Catherine Delourtet). A peine la marche nuptiale terminée de drôles de mots fusent de ci de là. Elle le traite de poisson pas frais, de pain de mie rassis, de couille molle. Lui la traite de morue, de pétasse, de mal baisée..C'est leur manière de s'aimer..
Leur amour commun des planches et de la musique les fait s'ébaudir sur scène pour notre plus grand plaisir. Ce qui donne un spectacle cocasse alliant théâtre, cabaret et music-hall. Pendant une heure et demi, au son du piano, les voilà in-terprétant avec humour et facétie des chansons des années folles à aujourd'hui. Jean-Paul est parfois très amusant dans sa manière de se mouvoir et de se dandiner avec son corps. Elle, joue avec brio de sa féminité. On a le droit de voir se succéder des couples célèbres comme Bonny and Clyde, Adam et Eve. Ou alors Tarzan chantant du Mike Brant à Jane, ou encore Jules César s'adressant à Cléopâtre par le biais de Michel Polnareff. Des références à Jean-Luc Godard ou à Cyrano de Bergerac sont également présentes.. Bref, c'est entraînant, dynamique, burlesque et l'on entend de nombreux rires dans la salle. Une soirée où l'on sort de bonne humeur..
Agnès Figueras-Lenattier
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Théâtre Alambra 21 rue Yves Toudic
Métro: République, Jacques Bonsergent
08:39 Publié dans 14e arrondissement, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mariage, théâtre, chansons
samedi, 16 juin 2012
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
Peggy Guggenheim femme face à son miroir
Dans ce spectacle interessant, Stephanie Bataille ancienne étudiante en histoire de l'art incarne brillamment Peggy Guggenheim mécène décédée en 1979. Héritant d'une fortune colossale à la mort de son père, elle utilisera l'essentiel de se fortune pour se constituer une collection d'oeuvres d'art représentant l'ensemble des courants avant-gardistes : cubisme, futurisme, constructivisme, dadaïsme, surréalisme, art abstrait. En 1938, elle ouvre une galerie à Londres et en 1948 achète le Palazzo Venier deil Léoni à Venise. Elle y installe son musée personnel, aujourd'hui le grand musée d'art moderne de la cité des doges." Ce n'est pas seulement la plus grande collection d'art moderne au monde explique
l'auteur de cette pièce, c'est la plus grande collection privée de tous les temps."
Stéphanie Bataille fait revivre la mémoire de cette femme au moyen d'un monologue en quatre tableaux. Elle est drôle, et nous présente une femme plutôt excentrique, qui n'hésite pas à sortir des vacheries. Ayant connu des dizaines d'hommes, elle aura deux maris dont Max Ernst. On apprend qu'elle est mère de deux enfants. Un fils Sinbad qui a hérité de l'affreux nez Guggenheim, et une fille peintre Pegeen sa fierté. Evoluant parmi ses toilettes venant de Chanel, Balenciaga elle évoque ses aventures. Et parle d'une robe Dior parfaite pour faire une pipe.. Picasso n'a jamais voulu lui vendre un de ses tableaux, elle ne les méritait pas soi-disant.. Une soirée où l'humour et la passion de l'art s'entremêlent..
Agnès Figueras-Lenattier
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Théâtre du Petit Montparnasse
31 rue de la Gaité Métro Gaité ou Edgar Quinet
07:25 Publié dans 14e arrondissement, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guggenheim, art, passion
mardi, 27 mars 2012
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
Amphitryon 38
Principe du théâtre du Nord Ouest : choisir un auteur et réaliser tout un cycle autour de l'intégrale
de ses oeuvres. En ce moment jusqu'à fin juin c'est Jean Giraudoux qui est à l'honneur. Et parmi les spectacles présentés Amphytrion 38. Inspirée de la comédie latine de Plaute, cette pièce raconte comment Alcmène reine de Thèbes épouse d'Amphitryon est désirée et trompée par Jupiter.
Celui-ci est fasciné par la fidélité à toute épreuve qu'elle porte à son mari. Elle dit elle-même qu'elle préfèrerait se tuer plutôt que de tromper son mari. Troublé par cette honnêteté, il veut lui faire un enfant Hercule. Avec son complice Mercure, il envoie Amphitryon à la guerre et prend la forme humaine d'Amphitryon. Mercure fait croire à Alcmène que son mari va revenir le soir pour passer la nuit avec elle. Alcmène couchera en fait avec Jupiter sans se douter de quoi que ce soit.
C'est un beau spectacle dans une salle idéale pour de belles mises en scène avec un superbe escalier d'où débouchent les acteurs. Et où le public peut choisir de regarder la pièce de face ou sur le côté. Le texte est magnifique bien que Paul Claudel ait dit qu'il n'avait pu le lire jusqu'au bout à cause de son "ton égrillard et polisson". Les acteurs dans l'ensemble sont convaincants. Seul Amphitryon fait preuve d'un peu de fadeur et manque de présence.
Théâtre du Nord-Ouest 13 rue du Fbg-Montmartre
Agnès Figueras-Lenattier
13:12 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alcmène, jupiter, tromperie
vendredi, 04 novembre 2011
La compagnie Le Vent d'Est présente "Rue Ines Armand, Moscou. Chronique d'une adolescence ordinaire"
Rue Inès Armand, Moscou. Chronique d'une adolescence ordinaire
Authentiques correspondances d’adolescents russes du début des années 90
Lecture
Comme un fil rouge, les empreintes des douces pattes invisibles traversent la chronique documentaire de l’adolescence.
Les affrontements de la mafia ou la perestroïka gouvernementale avaient-ils de l’importance? Non, car c’était sur une autre planète, celle d’adultes. Quant à nous, remplis de rêves, et en dépit de tous les malheurs, on découvrait la vie en observant la beauté du ciel étoilé. La complicité avec les amis et les premiers amours étaient oh combien plus
importants que la fin du monde !
On riaient devant les films indiens, pleuraient en écoutant la musique du film « Professionnel », et se moquaient de la crise économique qui rendait la vie encore plus drôle par ses incohérences.
Les guerres éclataient, le système s’écroulait, les bombes tombaient, et nous on s’en foutait, car nous avions le coucher de soleil et un chat super héros !
Traduction et adaptation : Tatiana Karmanova
Avec : Amandine Barbotte, Lévy Blancard, Tatiana Karmanova, Paul-Émilien Rivière
GRATUIT
11:41 Publié dans 14e arrondissement, Culture, lecture, Mairie du 14e, Sorties et bons plans, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 13 juin 2011
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
Love Letters
A l’heure où Internet a mis presque fin à « l’épistolaire », il était intéressant d’aller voir ce spectacle. Il raconte une correspondance entre Alexa et Thomas qui a commencé alors qu’ils avaient 8 ans. Et par la suite, ils n’ont jamais cessé de s’écrire. Et les voilà sur scène âgés d’une soixantaine d’années relisant pour nous les milliers de phrases qu’ils se sont adressées. Paroles d’écoliers, d’adolescents amoureux, d’adultes évoquant leur vie de famille, leur métier. Lui qui est tombé sous le charme d’Alexa alors qu’elle portait un affreux costume marin est devenu un républicain libéral se battant pour le droit des femmes. Elle qui petit dessinait tout le temps, notamment un kangourou sautant au-dessus d’un verre de jus d’orange ou un pot de chambre est devenue peintre. Que d’années ont passé et la complicité qui les unit, les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre sont dépeints avec charme, tendresse, humour, et authentique simplicité. Tous deux font preuve d’une personnalité bien à eux. Elle est très nature, parfois un peu provocante et incisive verbalement. Lui est plus posé, plus doux. Cette pièce qui comporte à la fin un petit coup de théâtre a été traduite en plus de trente langues. Elle a valu à son auteur A.R. Gurney habitant à New York une renommée internationale. Et c’est vrai que dans un monde où le virtuel détient un pouvoir important l’idée est séduisante. On retourne à une ère antérieure où les êtres humains avaient beaucoup plus recours au papier à lettre pour communiquer et confier leurs états d’âme. Autre époque qui peut en laisser certains nostalgiques et que A.R. Gurney a su faire ressurgir avec talent. Rien n’empêche d’ailleurs les quelques nostalgiques de rêver encore qu’ils reçoivent de belles lettres d’amour. C’est un peu habité par cette douce mélancolie que l’on ressort de cette attrayante soirée.. Le spectacle se joue jusqu’au 2 juillet et sera repris au Festival off d’Avignon du 8 au 31 juillet..
Agnès Figueras-Lenattier
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Théâtre du Lucernaire 53 rue Notre Dame des Champs
Métro : Vavin ou Notre-Dame-des-Champs
12:57 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : correspondance, alexa, thomas
lundi, 18 avril 2011
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
Le gorille
Ce spectacle est tiré d’une nouvelle de Kafka « Compte rendu à une académie ». C’est l’histoire d’un gorille qui se retrouve enfermé dans une caisse à bord d’un navire en direction de Hambourg. Il doit être exposé au zoo. Mais refusant cette situation, il va finalement trouver la solution pour y échapper : devenir un homme. Après de multiples efforts, il se mettra à parler et se distinguera dans le milieu du music-hall. Puis après avoir obtenu son statut d’homme, il deviendra un riche industriel. Dénigré en tant que singe, il finira à son tour par mépriser les autres. Alexandre Jodorowsky écrivain chilien venu s’installer en France à l’âge de 24 ans, a découvert ce récit lorsqu’il était jeune. Pour lui ce gorille kafkaïen n’est qu’une victime. Il s’explique : « Il m’a semblé que Kafka ne donnait pas à son singe l’opportunité de s’exprimer, de se révolter, de se réaliser dans la prise de conscience que le bonheur consiste à être ce que l’on est non ce que les autres nous imposent d’être ».. S’inspirant d’un texte selon lui inachevé, il a pourvu le gorille d’un esprit qui finira par s’accomplir et par se rapprocher d’une certaine authenticité. Puisant dans ses souvenirs d’enfant d’émigrés russo-juifs résidant au Chili et rejeté par la société il dépeint un gorille se battant dans un monde qui le méprise à cause de sa différence. Et il en parle de belle manière avec humour et causticité.
Qui pouvait jouer sous sa direction le rôle du singe et faire vivre sur scène une histoire qui le touche de près ? Bien évidemment son fils qu’il a trimbalé d’un pays à l’autre dans son enfance. Et ce duo familial est une véritable réussite. Alexandre le père a appris le mime auprès d’Etienne Decroux et Marcel Marceau. Et cela se voit clairement dans l’interprétation de Brontis le fils qui joue avec son corps et ses gestes de manière remarquable. Son regard aussi est terrible et lorsqu’il expose le déroulement de sa vie, comment il a soudain appris le langage humain, ses difficultés pour serrer une main, son apprentissage du métier du music-hall, c’est vraiment un régal.. Le voilà se racontant déambulant dans les rues, léchant les vitrines, regardant la télévision..Et franchissant avec succès le dernier obstacle : l’amour. Brontis est plein de vivacité et ses gesticulations, son aisance générale se rapprochent quelque peu de la clownerie. Il est drôle et pour ne rien gâcher sa diction est très bonne. De ce fait, le texte de son père en devient encore plus savoureux et piquant. « Quand dans les derniers jours de répétition explique Alexandre nous avons crée la scène où le singe se révolte enfin, nous nous sommes pris dans les bras pour pleurer en pensant à nos ancêtres, cette longue lignée de tristes mais vaillants gorilles ». Cette confession n’a rien d’étonnant et « la patte » Jodorowsky ressort ici avec brio et éclat. Un spectacle d’une grande qualité..
Agnès Figueras-Le nattier
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Théâtre Petit Montparnasse 31 rue de la Gaîté
Métro : Gaité ou Edgar Quinet
13:07 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kafka, gorille, famille jodorowsky
vendredi, 25 février 2011
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
La naïve
La naïveté joue souvent de mauvais tours à ceux qui en sont pourvus. Dans ce spectacle, Anna " la naïve" n'échappe pas à la règle. Mariée depuis longtemps à Frédérico (Fabio Marra) elle l'aime profondément et a une confiance aveugle en lui. Sa meilleure amie Caterina (Selin Oktay) l'incite pourtant à se méfier, mais elle ne veut rien entendre..Vivent dans la maison en plus du couple, le père d'Anna Monsieur Gennaro (Georges d'Audignon ), le frère d'Anna (Aurélien Gomis) et sa femme (Claire Boyé )tous deux expulsés de leur maison et sans emploi. Monsieur Gennaro rend la vie impossible à Frédérico et fait tout pour l'humilier. Frederico pour sa part est au chômage. Il traîne et n'a guère d'ambition. C'est donc Anna (Sonia Palau) qui grâce à son travail de couturière entretient tout ce petit monde. Charmante, généreuse, elle n'a en fait aucune conscience de ce qui l'attend. Et il faut avouer d'ailleurs que ce n'est guère réjouissant... Cette pièce inspirée de la commedia dell'arte et écrite par Fabio Marra oscille entre le comique et le tragique. Habilement mise en scène par l'auteur aidé de Sonia Palau, elle met en relief la crédulité et la gentillesse d'Anna en proie à la cruauté et l'hypocrisie de Frédérico. Chaque personnage incarne un type bien particulier et grâce à un jeu souvent drôle arrive à nous faire rire d'un drame. Ce n'est pas tellement l'émotion qui prime mais plutôt les gestes, les mimiques, les regards. Les dialogues sont simples, et à la portée de tous. Ils se marient bien avec l'atmosphère à la fois loufoque et grinçante qui règne sur scène. C'est une soirée sympathique et qui détend..
Agnès Figueras-Lenattier
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Le funambule Montmartre 53 rue des Saules
Métro : Lamarck-Caulaincourt
13:46 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : naïveté, cruaté, tragicomédie
jeudi, 10 février 2011
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
Entre Ciel et Chair
Ce spectacle s'inspire du livre " Une passion" de Christiane Singer auteur d'une vingtaine de romans et d'essais. Un roman en référence à l'amour débordant qu'ont vécu Abélard le maître philosophe et son élève de 18 ans Héloïse. Nous sommes en 1161, Héloïse (Christelle Willemez ) a maintenant 60 ans et est abbesse au couvent du Paraclet. Avec à ses côtés une violoncelliste (Birgit Yew ) qui va l'accompagner subtilement dans ses souvenirs avec ses propres compositions. Devant nous, dans la pénombre, Héloïse va se rappeler sa passion. Au moyen d'un texte spendide et intense, elle va nous faire part de ses diverses sensations. .Et nous raconter qu'avec son amant elle pénétrait dans le monde du divin : " Jamais, Abélard et je te le jure devant le ciel et la terre je n'ai été plus près de Dieu que dans nos embrassements".. Tout va défiler sous nos yeux, et Héloïse habillée d'une robe longue et blanche va littéralement transcender son passé. Souvent éveillée la nuit, elle va savourer ces moments de clarté et se remplir d'Abélard avec lyrisme et sensualité. Puis viendront des moments très douloureux lorsqu'elle évoquera son oncle et tuteur Fulbert qui fera émasculer son amant..Héloïse et Abélard rentrés dans les ordres seront alors séparés avant que le tombeau ne les réunisse. Et c'est alors qu'Héloïse qui s'est confiée à nous et s'est abandonnée avec sincérité laisse tomber sa plume..
Christelle Willemez dirigée finement par la metteur en scène Clara Ballatore est ici magnifique et se donne avec générosité et grâce. Sa diction est impeccable,sa voix suave et agréable. Grâce à une aisance dans la manière de faire raisonner ce que ressent son corps, et son âme elle nous transporte dans le monde envoûtant des sens. Et de l'amour porté au paroxysme de sa puissance émane une atmosphère empreinte de beauté et d'extase. Sans compter la création lumière de Franck Vidal qui ajoute du charme au spectacle. Vraiment une belle soirée..
Agnès Figueras-Lenattier
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Théâtre du Lucernaire 53 rue Notre Dame des Champs
Métro: Vavin ou Notre-Dame-des-Champs
15:14 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 28 janvier 2011
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
Audiard par Audiard
C’est une vraie discussion avec Michel Audiard à laquelle on a droit durant ce spectacle. On lui pose de nombreuses questions et il nous répond avec sa faconde habituelle. Et ceci sur des sujets tels que son enfance dans le 14ème arrondissement et ses souvenirs au parc Montsouris, , la guerre, l’occupation, la libération, la perte de son fils, l’amitié, l’alcool, la fête, l’amour, Dieu.. Il faut dire que Michel Audiard possède un registre très varié puisqu’il a à son actif une importante palette de métiers : coursier à vélo, journaliste, dialoguiste, scénariste, réalisateur..
C’est Jean-Pierre Kalfon qui a fait le montage de la pièce et qui lit des extraits du livre « Audiard par Audiard « édité par les éditions René Château dans sa collection « La mémoire du cinéma français ». « Lorsque Antoine Gros m’a suggéré en juin 2010 de faire pour un soir au « Café des Beaux Arts », une lecture d’extraits du livre « Audiard par Audiard » je me suis engouffré dans la proposition avec déjà l’envie de la reprendre plus tard ».. Et pour le plus grand plaisir de nos oreilles, le voilà donc au Lucernaire jusqu’au 25 mars se faisant l’écho des réflexions mordantes de Michel Audiard.. Et il refait vivre avec talent la mémoire de ce dialoguiste qui se définissait comme un « orfèvre en imbécilités » s’inspirant à la fois de sa culture littéraire et de ce qu’il entendait dans les bars.. Audiard disait avec humour qu’il voulait bien être modeste vivant mais qu’une fois mort il désirait être reconnu comme un génie. Lors de cette soirée, de nombreuses personnalités sont citées, à la fois amis ou ennemis de Michel Audiard et son insolence et son cynisme raisonnent avec netteté sur la scène. On l’écoute nous parler de ses rapports avec les acteurs, les techniciens, de son opinion sur la critique ou la censure et on le sait il ne mâchait pas ses mots. En tout cas, même s’il n’était pas apprécié de tout le monde, il a vraiment marqué les esprits et c’est ce qui ressort nettement ici. Sa verve incarne ce que disait Oscar Wilde à savoir que « rien n’est pire que l’indifférence ». De nombreuses références au cinéma sont présentes et Jean-Pierre Kalfon rapporte ici un certain nombre de dialogues de films célèbres ayant marqué Audiard. Et l’on se remémore ou on l’on découvre avec grand plaisir des citations inspirées de duos de qualité entre comédiens réputés. On voyage ainsi avec des gens tels que Jean-Paul Belmondo, Jean Gabin, Jean Carmet et bien d’autres. Et le double talent celui de Michel Audiard et de Jean-Pierre Kalfon nous fait pénétrer dans un univers où le pouvoir des mots s’infiltre en nous..
Agnès Figueras-Le nattier
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Théâtre du Lucernaire 53 rue Notre Dame des Champs
Métro : Vavin ou Notre-Dame-des-Champs
07:05 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : audiard, kalfon, montage, lecture
jeudi, 13 janvier 2011
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
Dialogue avec mon jardinier
Ce texte du peintre et auteur Henri Cueco (editions Points ) qui raconte une amitié entre un peintre et un jardinier avait déja été adapté de manière tout à fait charmante au cinéma par Jean Becker. Et voici qu'il est maintenant adapté au théâtre par Didier Marin et Philippe Ouzouninan qui interprètent également les deux personnages. L'accent est mis sur les relations amicales et confidentielles entre les deux hommes et la mise en scène est appréciable car simple, sans prétention mais malgré tout assez poétique et attachante. Le décor est presque inexistant, un moyen de faire ressortir davantage la fraîcheur des mots, de l'atmosphère et la complicité de plus en plus profonde qui unit ces deux hommes. Et pourtant ils évoluent dans un univers totalement différent. Mais c'est justement cette différence qui fait l'intérêt du dialogue car leur ouverture d'esprit et leurs interrogations réciproques leur permettent d'engager une discussion destinée à mieux connaître leur interlocuteur. Possédant une certaine admiration l'un pour l'autre, ils en arrivent d'une certaine manière à philosopher et à se poser de nombreuses questions. " Une peinture s'exclame le jardinier c'est plus beau qu'une salade même si on ne sait pas pourquoi".. Et quand son ami lui avoue que lorsqu il peint il ne sait pas où il va il lui rétorque que c'est un drôle de métier et qu'il ne pourrait pas le faire.. Le peintre pour sa part essaye de donner à son acolyte le goût des beaux paysages,l lui parle avec un certain raffinement des plaisirs que procure la mer. Modeste,il lui propose de lui donner un tableau en échange de quelques salades. Mais le jardinier est quand même conscient que cette proposition n'est pas équitable...C'est bien joué, on sent bien la tendresse entre les deux protagonistes et on passe une agréable soirée. Le seul petit défaut vient du jardinier qui est un peu trop caricatural. On aurait aimé le voir un peu moins benêt côté expression et sans doute plus naturel..
Agnès Figueras-Lenattier
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Akteon Théâtre 11 rue du général Blaise
Métro : Saint-Ambroise
07:26 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peintre, jardinier, amitié