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samedi, 25 mars 2006

Fleur de peau : une expo photo de Patricia Canino

Lorsque la photographie invente le regard.

Patricia Canino manie la lumière comme une matière, du pigment, de la gouache, de la glaise, avec la dextérité du geste du peintre ou du sculpteur. L’oeil est l’outil, d’une précision absolue. L’appareillage sert sa cause : l’acuité, l’exigence de sa vision. Le regard bienveillant, empathique, capte le tressaillement du grain d’une peau comme la sensualité et la noblesse d’une étoffe. L’oeuvre réveille, caresse les corps et les textures, les déliés, les sombres, les vibrations de la lumière, l’image s’anime, excède le cadre, la deuxième dimension.

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Lorsque la photographie invite au dévoilement.

Ses photos de mode sont autant de portraits. Du vêtement dont elle saisit la beauté, retient la logique et les enjeux au-delà des apparences. Des mannequins qui ne sont jamais porte-vêtements, ni même incarnation de rôles bien qu’il y ait scénario ; c’est toujours un peu de leur âme et de leurs rêves qui apparaît. Et si portrait sous-entend ressemblance, c’est le mystère du photographié qui se révèle ici.

Lorsque la photographie relève de la maïeutique.

Pour mieux voir, il faut toucher, dans tous les sens du verbe. Sentir physiquement sa matière. Ressentir ce que ressent le modèle. Toucher le sujet, humain ou objet qui n’est jamais objet, comme émouvoir le spectateur, pour faire naître, atteindre quelque chose de lui, de profond, de fondamental. Quand les mains sont des yeux. Quand le regard se fait tactile. Voire extralucide. Ce n’est pas une affaire de formes, de volumes, d’oppositions chromatiques, c’est affaire de matières vivantes, de nerfs, de chair ; c’est aussi affaire de flair, de complicité, de connivence d’esprit.

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Patricia Canino fait de la photo comme elle fait la cuisine, comme elle respire : aucun effort, pas de protocole, cela a l’air si évident, si simple, si naturel. Elle va au-delà du beau ; elle dynamise la pose, elle fait chair la lumière, elle révèle le mouvement sous la peau, le vif dans l’inerte, le coeur qui bat dans une fleur, l’intériorité des êtres et des choses.

Lydia Kamitsis & Jean-Yves Rivière

Plus d'info :
+ Fleur de Peau - Photographies de Patricia Canino - Exposition depuis le 16 mars et jusqu'au 6 mai 2006 à la galerie Chambre avec Vues (56 bis rue des Plantes 75014 Paris - voir le plan du quartier) - du mardi au samedi, de 12 h à 19 h 30 - Tél. pour renseignements complémentaires : 01 40 52 53 00 ou par mail avoltz(at)chambre-avec-vues.com.
+ Pour l'exposition Fleur de Peau, Patricia Canino a mis en scène leur dualité dans ses diptyques, donnant ainsi libre cours à son désir d’émouvoir en éveillant en nous une sensation profonde pour nous faire atteindre un « quelque chose » d’essentiel… Les tirages ont été réalisés par Central Color sur le Papier Portrait de Permajet distribué par Prophot. Le velouté de la fibre 100 % coton met en valeur l'aspect tactile et sensuel des oeuvres de Patricia Canino.

vendredi, 24 mars 2006

20 Minutes sur les blogs :-)

Merci au quotidien 20 Minutes qui nous consacre quelques lignes dans un article du jour : "la démocratie locale revisitée par les blogs"... Extrait :

"Réinventer la participation citoyenne. Samedi, l'Hôtel de Ville organise le 4e Printemps de la démocratie locale, qui réunira les Parisiens participant aux conseils de quartier et de la jeunesse. Mais l'initiative cache mal le manque d'enthousiasme suscité par ces instances (lire ci-dessous).

Du coup, Internet prend le relais. Parisneuvieme.com, Paris14.info ou encore Pariszine.info : ces blogs d'arrondissement, dont l'objectif est de dynamiser la vie locale, sont perçus par leurs créateurs non comme des journaux intimes mais comme des lieux de rencontre. « Je trouvais dommage que les blogueurs s'intéressent tant à leur nombril ou au monde entier, et pas à ce qui se passe en bas de chez eux ! », raconte Pierre Vallet, créateur du blog du 14e, Paris14.info, qui publie toutes les contributions sur la vie du quartier et transforme le site en assemblée virtuelle." [lire l'intégralité de l'article sur le site de 20 Minutes]

Pierre

Un entretien avec Pierre Castagnou - Part. II (3/3)

...Suite et fin de la deuxième partie de notre entretien avec le Maire du XIVe (*)...

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Paris14 (P14) : Vous nous avez dit que pour être un bon Maire, il faut être un bon manager… Vous devez donc gérer une équipe municipale. Lorsqu’on assiste au Conseil d’arrondissement, on constate que, la politique ayant horreur du vide, il semble que l’espace laissé un peu « libre » - nous ne parlerons pas de vacance - par l’opposition a tendance à être rempli par les élus Verts. On pourrait presque parler d’opposition en votre sein. La tension est parfois perceptible et les rapports semblent musclés. Etes-vous finalement satisfait du fonctionnement de votre équipe municipale ? Qu’aimeriez-vous améliorer ?

Pierre Castagnou (PC) : Vous êtes un très bon observateur de la vie politique locale. Mais vous remarquerez que les Conseils d’arrondissement se déroulent quand même de manière plus paisible que les séances du Conseil de Paris…

P14 : Je parle vraiment du niveau local. On a aussi besoin d’une opposition au niveau local…

PC : Je souhaiterais effectivement avoir une opposition plus présente. Mais je ne vais pas décider à sa place. Quand l’opposition ne remplit pas vraiment son rôle, un espace se crée, et à ce moment là, le débat a tendance à avoir lieu au sein de la majorité. Comme elle est diverse et que cette diversité fait partie de sa richesse, on assiste à des débats - pas systématiques - mais parfois animés. C’est intéressant d’ailleurs. Les Verts sont la deuxième force de la majorité au niveau de l’arrondissement comme de Paris... Alors quelquefois, je dis à mes amis : « Nous ne sommes pas en réunion interne à la majorité. Faîtes attention à cela… »

Mais s’il y a des divergences entre telle ou telle composante de la majorité municipale, pourquoi ne s’exprimeraient-elles pas au sein du Conseil d’arrondissement. Mais il faut aussi qu'il y ait une solidarité... Cependant, vous remarquerez qu’il est très rare qu’il n’y ait pas de vote unanime de la majorité municipale…

P14 : Sauf sur les vœux…

PC : …Même sur les vœux.

P14 : …Sur des points très précis…

PC : Oui. Il existe forcément des différences entre nous, sinon nous serions tous dans le même parti politique.

P14 : Le fait que votre Premier Adjoint [ ndlr : René Dutrey ] soit devenu en cours de mandature Président du groupe des Verts au Conseil de Paris, alors que vous-même êtes vice-Président du groupe PS, est-ce que cela n’interfère pas avec la vie locale du 14e ? Cela ne fait-il pas entrer le jeu politique parisien au sein du Conseil d’Arrondissement ? …Pas nécessairement au détriment des habitants du 14e, mais on a parfois le sentiment que cela fait monter la pression un peu inutilement…

PC : Je disais il y a quelques minutes que vous étiez un très bon observateur. Je confirme. Vous avez raison, mais c’est le débat démocratique et la vie politique... Cela ne date pas du moment où René Dutrey que je n’ai pas d’ailleurs pas choisi comme 1er adjoint, vous le savez…

P14 : Non. Vous ne l’avez pas choisi ? C'est-à-dire ?

PC : J’ouvre une parenthèse. Le Premier Adjoint est en général de la même formation politique que le Maire. C’est son bras droit. Il a une forte délégation, il remplace le Maire, etc… Là, je n’ai pas choisi René Dutrey. C'est la conséquence d'un accord électoral entre le Parti Socialiste et les Verts entre le premier et le second tour des élections municipales de 2001.

Je reviens à votre question. Le fait que je vais évoquer ne date pas de l’accession de René Dutrey à le présidence des Verts au Conseil de Paris… On vote des vœux en Conseil d’arrondissement. Ces vœux sont normalement destinés au Maire de Paris qui répond au Conseil d'arrondissement. Un jour j'ai vu s'instaurer une pratique nouvelle, qui ne m’a pas choqué en soi, mais qui m’a interpellé : les vœux votés au Conseil d'arrondissement étaient transformés en voeux au Conseil de Paris.

P14 : Ils étaient donc votés deux fois…

PC : …On me dit que cela leur donne plus de force…. Certes ce n'est pas faux. Mais c’est une façon d’introduire aussi le débat politique parisien global au niveau du conseil d'arrondissement parce que déposer un vœu au Conseil d’arrondissement permet maintenant de le déposer au Conseil de Paris… Et lorsqu’on veut introduire un sujet au Conseil de Paris, on dépose d’abord un vœu au Conseil d’arrondissement… On inverse le problème…

Cela dit, je dois le reconnaître, depuis que René Dutrey est Président du groupe des verts à l'Hôtel de Ville, les relations entre la majorité socialiste – les socialistes sont majoritaires - et les Verts n'ont pas été modifiées.

P14 : …A ceci près que parfois pour l'assistance, le Conseil d'arrondissement s'étire en longueur… Pour la qualité des débats, ne faudrait-il pas qu’il ait lieu en deux séances ?

PC : C’est difficile. Les projets de délibérations soumis - à quelques rares exceptions - au Conseil d’arrondissement sont des projets transmis par la Mairie centrale. Leur inscription est prévue à la séance suivante du Conseil de Paris.

P14 : …parce que parfois à minuit…

PC : Non, mais je suis d’accord avec vous… Je me méfie d’ailleurs beaucoup des ordres du jour courts ! Quand la majorité municipale se réunit avant le Conseil d’arrondissement, je dis souvent à mes amis :  « Ce n'est pas parce que vous serez long que vous serez mieux entendu » ! Je ne sais plus qui a dit : « les discours éternels ne sont pas nécessairement voués à l’immortalité ! ».

P14 : Alors il n’y a pas d’opposition entre Verts et PS ?

PC : Non.

P14 : Quelquefois, sur certains dossiers, c’est un peu flou pour le public du Conseil d’arrondissement…

PC : Il y avait une tradition, avant 1995, les élus de la majorité avaient le doigt sur la couture du pantalon ! Les séances du Conseil d'arrondissement étaient très courtes. Qui les animait ? Les élus de l’opposition ! Moi, en tant que leader de l’opposition c’était ma tribune… Les élus de la majorité d’alors ne pipaient mot. Cela a changé quand la droite a commencé à se déchirer entre 1995 et 2001…

P14 : Dans la vie spécifiquement locale du 14e qu’est-ce que cela signifie « être fabiusien » ? Ca apporte quelque chose ? Vous êtes classé comme tel…

PC : On aime bien étiqueter les gens, mais moi, je suis le maire de tous les habitants du 14e. Ma couleur politique est connue. Je ne crois pas être un homme sectaire. Je n'ai pratiqué aucune chasse aux sorcières. Quand j’exerce ma fonction de Maire, je considère qu’il ne doit pas y avoir de considération partisane au sens politicien du terme. Mais, je n’ai pas pour autant mon drapeau dans la poche. J’agis en fonction de mes convictions et des valeurs auxquelles je crois.

P14 : Au niveau local, qu’est ce qui différencie la droite de la gauche ? Y-a-t-il des dossiers « politiques » ?

PC : On parle bien de politique locale. Alors tout est politique. Les électeurs en 2001 ont choisi entre un programme de gauche et un autre de droite. Il y a bien une différence entre la gauche et la droite. Par exemple en matière de politique de logement social ou de solidarité. Nous avons beaucoup agi dans le 14ème en faveur de la réalisation de résidences sociales pour personnes en difficultés, pour l’instauration du quotient familial dans les cantines et les centres de loisirs, pour la construction d’équipements collectifs…

Est-ce que pour autant, parce qu'on mène une politique de gauche – et je considère que nous menons une politique de gauche - il faut que cette politique soit partisane. Non, non et non. Notre politique répond à une certaine conception de la ville, celle d’une ville pour tous où la mixité sociale et le mieux vivre ensemble soient une réalité.

Tenez, pour preuve que notre action n’est pas partisane, tout en étant inspirée par des conceptions de gauche, nous avons mis en place des commissions de transparence pour l’attribution des logements et des places de crèches. L’opposition y est représentée et participe aux décisions. Une vraie révolution par rapport au passé !!

P14 : Lors de la cérémonie des « vœux pour 2006 » vous avez fait part de votre « motivation intacte ». Cela veut-il dire dit que vous serez candidat à un second mandat ?

PC : Ecoutez, il vaut mieux garder sa motivation intacte tant que la mandature n’est pas terminée !

P14 : Vous serez candidat à un deuxième mandat ?

PC : Je me place dans la situation où je ne commence pas à préparer ma retraite ! Car à ce moment là, ça risquerait d’être un facteur de démotivation.

Après, ce seront les militants du parti socialiste dans les deux sections du 14ème, qui désigneront leur candidat. Vous voulez savoir si je serai candidat ? Le moment venu, je prendrai ma décision et je le ferai savoir :-)

P14 : Si vous étiez à nouveau candidat, quel projet vous tiendrait le plus à cœur dans l’arrondissement ? Une idée phare sur un deuxième mandat ?

PC : Mais le problème ne se pose pas tout à fait en ces termes selon moi. De toute façon, il appartiendra à la majorité sortante de faire aux parisiennes et aux parisiens, aux habitants du 14e, des propositions fortes, dynamiques, qui leur donnent envie de nous renouveler leur confiance.

Nous n’avons pas à rougir de notre bilan. Loin de là ! Et qu’il s’agisse de Paris ou de notre arrondissement.
Nous avons mis le 14ème en mouvement. Logement, crèches, transports, équipements publics, vie locale, emploi… jamais autant n’a été engagé en si peu de temps.  Mais si nous ne sommes pas capables de proposer aux habitants du 14e, comme nous l’avons fait en 2001, un projet stimulant qui réponde aux besoins et aux nouvelles attentes, qui incarne un nouveau souffle, alors…

Tout ce que nous avons lancé ne pourra pas être terminé d'ici à la fin de la mandature. Sept ans, c’est à la fois court et long…

P14 : ...Eh... C’est déjà long pour un Président :-)

PC : …Nous avons engagé des opérations qui n'aboutiront qu’après 2008 : la couverture du périphérique, le renouvellement urbain de Plaisance Porte de Vanves, l’aménagement de Broussais... Voila, quelques gros dossiers qui sont devant nous…

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(*) Propos recueillis par Pierre Vallet et Dan Krajcman. Merci à MRV pour son aide dans le travail de retranscription.

Plus d'info :
+ Un entretien avec Pierre Castagnou - Part. I / épisodes 1, 2 et 3.

jeudi, 23 mars 2006

Venez découvrir les véhicules propres du futur !

Réduire la pollution et le bruit, sans nuire à la facilité des déplacements à Paris, c’est possible ! L'association Monts 14 invite la presse et le public à une présentation de véhicules propres du futur.

Cette présentation aura lieu le samedi 25 mars prochain à 15h, Place Denfert-Rochereau (côté avenue René-Coty -Métro : Denfert Rochereau).

Seront successivement présentés un Carver, tricycle pendulaire venu spécialement de Rotterdam, des véhicules fonctionnant à l'électricité et un bus hybride, fonctionnant à la fois à l'essence et à l'électricité, consommant 16 l aux 100 km.

Cette manifestation est organisée avec l'assistance d'un ingénieur Hollandais, vivant à Paris, spécialiste des prototypes automobiles, ayant travaillé lui-même, en tant que pionnier, à la réalisation de tels véhicules.

Patrice

Plus d'info :
+ Le site officiel de l'association Monts14.

mercredi, 22 mars 2006

Un entretien avec Pierre Castagnou - Part. II (2/3)

...Part. II / épisode 2... Suite de notre entretien (*)...

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Paris14.info (P14) : Peut-on avoir une idée du budget que vous gérez en tant que Maire du 14e ?

Pierre Castagnou (PC) : Vous savez que le Maire de Paris s'est engagé dans une politique de décentralisation et confié de nouvelles responsabilités aux arrondissements pour être plus efficaces. Au début de la mandature, je gérais 70 équipements de proximité ; aujourd’hui, 132. Le budget de fonctionnement de la Mairie du 14e a été multiplié par 5 : on est passé à 5 millions d'euros en 2005.

Quant au budget d'investissement localisé, qui concerne les équipements publics, la voirie, les parcs et jardins, il s’élevait à 15 millions d'euros en 2005.

En tant que maire d’arrondissement, je ne suis pas un maire de plein exercice. Ce n’est pas moi par exemple qui délivre les permis de construire ou de démolir. Je donne mon avis.

Mais, là où il n’a pas de pouvoir de décision, le maire d’arrondissement peut toujours agir, influer, peser. C’est ce que je fais par exemple pour la reconversion de Broussais avec l’arrivée de la Croix-Rouge et le rachat de pavillons par la Ville.

P14 : Sur le site Web de la Mairie, il n’y a pas de chapitre budget. Quand Bertrand Delanoë vient faire un compte rendu de mandat, on lui fait remarquer que le livret remis aux participants n'a pas de partie budget. Comme on le lui a fait remarquer, il a dit qu'il l'avait bien noté pour l'année prochaine. Nous aussi, nous l’avons noté. Et l’année prochaine nous vérifierons qu’il l’a bien noté… Vous n’avez pas le sentiment que dans la communication de la Ville, aujourd’hui, on est de plus en plus dans le registre publicitaire, promotionnel, et pas assez dans l’information ?

PC : Non, je ne dirais pas ça.

P14 : Ce sont pourtant des éléments concrets…

PC : Oui, l'information sera plus complète lorsqu’elle intègrera des éléments budgétaires. Et ce qui a été dit par le Maire de Paris, je le fais mien pour notre arrondissement. Mais votre remarque est justifiée et pertinente. Cependant, attention : le problème est de savoir comment cette information est reçue par les habitants. Quand on entre dans les questions de budget, les choses deviennent particulièrement techniques… Et on le voit bien aujourd’hui avec le budget participatif des Conseils de quartier : il faut expliquer et répéter encore les explications. Là, faut faire un effort de pédagogie.

P14 : …Sachant que l’analyse d’un budget est le premier outil de l’opposition mais également de la proposition. C’est important. C’est un élément clé qui permet d'expliciter une politique. Le débat – on pourrait parler de polémique - sur l'usage fait par la Ville des droits de mutation en est un excellent exemple. On a d’un côté une priorité affichée par la Ville au logement et puis finalement les recettes en plein boom des droits de mutation ne sont pas intégralement consacrées à cette question (**)… Pouvoir le constater, c’est la seule manière de mettre en perspective une politique…

PC : Vous avez raison…

P14 : Vous êtes Vice-président du groupe socialiste et radical de gauche au Conseil de Paris, Président de la mission locale "Pari avenir » pour l'emploi et l'insertion des jeunes de 16 à 25 ans, vous siégez au conseil d'administration de l'AP-HP, Maire du 14e, Président de la Caisse des écoles, vous exercez toujours vos fonctions de Contrôleur Général, ça ne fait pas trop de casquettes ?

PC : Attendez… Vous n’allez pas me taxer d'être cumulard !

P14 : Comment pouvez-vous gérer tout cela ?

PC : C’est une question d’organisation. Je délègue aussi beaucoup. Et puis, les fonctions dont vous parlez sont complémentaires avec mon mandat municipal. Je suis administrateur de l’AP-HP. Ça me permet de suivre de près les dossiers de Broussais ou de St Vincent de Paul et notre arrondissement compte de nombreux hôpitaux... La présidence de la Mission locale ? C’est un levier d’action pour l’insertion et l’emploi des jeunes. Une question fondamentale qui me préoccupe.

En tous cas, je ne suis ni député, ni conseiller régional. Je suis pour le mandat unique. Mais il faut que cette règle s’impose à tout le monde. Et je pense d’ailleurs qu'on va y arriver, car la fonction de Maire, surtout d’une « commune » de 133 000 habitants, est très absorbante.

P14 : La Caisse des écoles…

PC : C’est la loi. Le maire d’arrondissement est président de la caisse des écoles. C’est une fonction importante. Vous savez combien nous servons de repas chaque année ? Un million !

P14 : Vice-Président du groupe socialiste…

PC : Je suis Vice-président et trésorier du groupe socialiste, ce n’est pas franchement une fonction qui me prend beaucoup de temps, mais elle me donne encore davantage de poids politique.

(...suite de notre entretien après-demain...)

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(*) Propos recueillis par Pierre Vallet et Dan Krajcman. Merci à MRV pour son aide dans le travail de retranscription.

(**) La Mairie perçoit 4,8% du prix sur chaque mètre carré parisien vendu. Des droits de mutation en plein boom, qui lui rapportent aujourd’hui autant que la taxe professionnelle. La flambée immobilière a donc largement profité aux caisses de la Ville : de 484 millions d’euros en 2001, ces droits de mutation ont rapporté. Source Nouvel Observateur.

Plus d'info :
+ Un entretien avec Pierre Castagnou - Part. I / épisodes 1, 2 et 3.

mardi, 21 mars 2006

Les traverses de la RATP

Traverse Bièvre – Montsouris : en trois mois d’exploitation, ce minibus de quartier a véhiculé l’équivalent d’une année prévue de trafic. Rappelons-nous que ce bus a été réclamé en 2001 par la Ville et des associations locales, et qu’il avait été refusé ; il a finalement été accordé fin 2005. On en conclu que les prévisions de trafic étaient donc bien erronées de 400 %, et en total retard avec les besoins d’au moins quatre ans ! Quelle entreprise de cette taille en France pourrait-elle faire de si grandes erreurs en terme de prévision, dans le temps et dans la quantité, sans en être affectée ?

Bien évidemment, tous auront compris que ce bus qui traverse deux quartiers s’est transformé en bus palliatif et antidote : remède à l’épouvantable 62 sur les rues d’Alésia et de Tolbiac, et médicament pour les usagers du PC, bus englué depuis les travaux du tramway dans les bouchons entre Porte d’Orléans et Porte d’Italie. Bientôt, le tramway : vive fin 2006 !

Récemment, des articles et nombreux commentaires sur ce blog ont actés une liste des bus qui ne marchent pas, et donc qui ne répondent pas du tout aux besoins actuels. Dans le 14ème les 58, 68, 28, 88, PC, et 62 ; si je me penche un peu vers le 13ème, le 67. Or depuis vingt ans (cinquante ans ?), la fréquence de ces bus et leurs horaires de fonctionnement sont restés les mêmes (le 88 est une ligne récente). Finalement, seul le 38 (le 21 ?) fonctionne correctement. Un comble, pour une grande ville soumise au grave problème de la pollution et réclamant chaque jour un peu plus de mobilité. Quelle entreprise de cette taille en France pourrait-elle se permettre d’être autant insensible aux évolutions démographiques et économiques, concernant sa clientèle appelée de surcroît usagers ?

Le problème est justement que les usagers ne sont pas considérés comme des clients, sauf lorsqu’il s’agit d’acheter cartes, tickets et coupons. L’autre problème tient au fait que contrairement aux autres villes de France, la municipalité parisienne n’a que peu d’influence sur ses transports. Ne pouvant offrir que de l’espace public (comme des couloirs de bus), la Ville ne peut gérer la qualité et la quantité du matériel roulant. La RATP peut même devenir un opposant politique à la Ville lorsqu’ Etat et Municipalité ne sont pas du même bord… Cocasse contradiction.

Les calculs de la RATP sont donc aux yeux des parisiens entièrement à refaire, et on ne s’en privera pas de le dire et redire ici sur ce blog d’habitants ; la participation récemment majoritaire de la Région Ile de France dans le STIF (Syndicat des Transports en Ile de France), aurait (on l’espère) tendance à rapprocher les cadres de cette grande entreprise monopolistique de transports, au gens qui l’utilise, peuple qui sait se faire électeur tous les cinq, six ou sept ans, et qui partout ailleurs a un espace pour se faire entendre… sauf à Paris. Il est temps pour la RATP de s’associer à ses usagers, de considérer leurs besoins en les étudiant un minimum, et surtout de répondre au plus vite aux attentes. On peut déjà souffler à notre Régie Autonome de Transports qu'une seconde traverse sera sans nul doute réclamée sur la moitié ouest de notre arrondissement, or la RATP pourra cette fois y prévoir un second (très) bon retour sur investissement.

Dan

lundi, 20 mars 2006

Un entretien avec Pierre Castagnou - Part. II (1/3)

Interviewer Pierre Castagnou, Maire du XIVe. L'idée nous trottait dans la tête depuis belle lurette... A l'occasion du Conseil d'arrondissement du 16 janvier 2006, nous avons donc franchi le pas et sollicité un entretien d'une heure. Pierre Castagnou en a accepté le principe et nous a reçu le 3 février 2006 ...pendant près de 3 heures ! Parcours personnel, premiers pas en politique, dossiers locaux et parisiens...

...Nous vous livrons ci-après la fidèle retranscription de cet entretien (*).

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Un entretien avec Pierre Castagnou

Part II (1/3)


Paris14.info (P14) : En avril 2001, vous êtes élu Maire du XIVe arrondissement. Vous étiez dans l’opposition depuis 1983… Après 18 ans dans l’opposition, quel est votre sentiment au soir de cette victoire ?

Pierre Castagnou (PC) : La joie et la satisfaction. Gagner le 14e était nécessaire pour conquérir la mairie de Paris. Mon objectif a toujours été la mairie du 14e. Depuis 95, la gauche progressait continuellement dans cet arrondissement réputé sociologiquement et électoralement conservateur. C'était donc pour moi une grande satisfaction. Mais cette victoire était d’abord une victoire collective.

P14 : Justement, une victoire collective ça commence par un travail d’équipe. Mais pour l’emporter, il faut parfois faire des concessions, notamment entre le 1er et le second tour… Il y a les fusions de listes et il faut parfois faire des choix douloureux pour son équipe. Ces négociations font parfois fi d’un travail de terrain de longue haleine… Quel souvenir avez-vous de ces négociations ?

PC : Les négociations furent difficiles, mais cela fait partie de la vie politique aussi...

P14 : La semaine du Maire ? A quoi ressemble-t-elle ? Combien d’heures de travail par semaine ?

PC : Je vais vous répondre par une banalité… La semaine du Maire, c’est une semaine de 7 jours. C’est une semaine bien remplie. De plus en plus remplie. Les exigences de nos concitoyens sont de plus en plus fortes. La vie démocratique parisienne s'est considérablement développée. La vie locale et associative est très riche.

…Ce n’était absolument pas le cas jusqu’au milieu des années 90. Il n’y avait pas la même vitalité démocratique. Le maire d'arrondissement représentait le Maire de Paris, il inaugurait les chrysanthèmes, il n'y avait pas de vraie vie dans cette mairie d'arrondissement. D’ailleurs, lors de la campagne municipale en 2001, je parlais de « réveiller la Belle au bois dormant » qu’était la Mairie du XIVe.

P14 : La mairie d'arrondissement n'est pourtant toujours pas une mairie de plein exercice : quelles seraient pour vous les compétences à récupérer ? Quel serait votre premier choix ?

PC : Difficile question. Le choix est à effectuer en fonction de l’intérêt pour les habitants et non pas en fonction de considérations ou de centres d’intérêt personnels. Allez, je chercherais la difficulté ...probablement la propreté.

P14 : Qu'est-ce qui vous plaît le plus au quotidien dans votre mission de Maire du 14e ?

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PC : J’aime bien le terme de mission. Je considère que Maire, ce n’est pas exercer une profession. C’est une mission ou une fonction. Mais c’est un tout. Si on a voulu être maire, et on vous force rarement à l’être, c'est parce qu'on s'intéresse à ses concitoyens, à l'intérêt général et que l’on veut améliorer la vie des habitants… Cela veut dire que j’éprouve un réel plaisir à rencontrer les habitants, les responsables associatifs, les animateurs de conseils de quartier… J'ai besoin de ce contact.

P14 : Il y a tout de même des servitudes… Qu’est-ce qui vous déplaît le plus dans cette fonction ?

PC : Rien ne me déplaît même si c’est une fonction lourde.

P14 : Allons, il y a des temps forts de l’action municipale qui reviennent chaque année… Il n’y a pas une corvée ? Des discours qui se répètent ? Des occasions où l’on se dit, tiens, je vais encore raconter le même truc que l’année dernière… [ rires ]

PC : Mais j'ai complètement oublié ce que j’ai dit l’année précédente ! [ rires ]

Vous allez douter de ma sincérité. Mais non. C’est peut être plus satisfaisant de travailler à la réalisation d’un équipement sportif, d’une crèche, de logements, d’une école, à l’aménagement d’un quartier que d’entendre parler de crottes de chiens ou de trous dans les trottoirs, oui ! Mais l’un ne va pas sans l’autre. Vraiment.

Parfois, des habitants viennent me voir et me disent « Excusez-moi de vous parler de ceci… ». Je leur réponds toujours : « Mais vous n’avez pas à vous excuser. Mon rôle et mon devoir, c’est d’abord de vous écouter. » Il n’y a pas de petits problèmes. Un Maire qui croit qu’il y a des petits problèmes, qui par conséquent ne sont pas de son niveau, et de gros problèmes, qui sont de sa compétence exclusive, n’est pas, selon moi, un bon maire.

P14 : Quelles qualités faut-il pour être maire ?

PC : Etre à l'écoute ; être tenace et persévérant ; être capable d'animer des équipes, c'est-à-dire d’être– le terme surprendra peut-être – une sorte de manager. Tout en sachant que c’est plus difficile, quand la Mairie n’est pas une mairie de plein exercice…

P14 : Et si un homme comme moi [ndlr : Pierre Vallet] devenait maire, que penseriez-vous ? ;-)

PC : Ecoutez, si c'est dans quelques années, c'est-à-dire si vous devenez Maire quand j’ai décidé de ne plus l’être, grand bien vous fasse !!! ;-)

P14 : Tous les élus du 14ème ont une permanence où l’on peut venir les rencontrer sans prendre de rendez-vous. Vous n’avez pas fait ce choix, pourquoi ?

PC : Non. Je sais que certains Maires tiennent une permanence. Mais je ne sais pas très bien dans quelles conditions ils la font. Parce que je sais très bien que si je tennais une permanence comme mes adjoints…

P14 : …Ce serait l’émeute…

PC : … Je me mets à la place des habitants. Je n’irais pas voir les adjoints, j’irais voir le Maire. Ma permanence ne durerait pas 3 mais 6 h et je serais obligé de dire aux habitants que je n’ai pas pu recevoir « Revenez la semaine prochaine ». C’est frustrant et ce n’est pas satisfaisant. Et pourtant, j'ai fait des permanences hebdomadaires de 1983 à 2001… J'ai l'expérience de la permanence…

En revanche, je reçois !

P14 : Eh… Nous sommes là… :-)

PC : …Je reçois des habitants, des responsables d’associations, les présidents des Conseils de quartier...

Mais je fais très attention parce que les gens prêtent au Maire des pouvoirs qu'il n'a pas, notamment pour l’attribution de logement. Donc, quand quelqu’un demande à me voir pour un logement, je réponds que ce n’est pas utile – contrairement à ce que l’on peut penser - mais qu’en revanche, il faut rencontrer notamment mon adjoint au logement, Jean Paul Millet. Les gens pensent que c’est moi qui attribue les logements. Pas du tout. Nous avons créé une commission de transparence pour cela.

Il m’arrive d’intervenir auprès du Préfet, de tel ou tel bailleur, de Jean Yves Mano, adjoint au maire de Paris chargé du logement, pour attirer leur attention sur les difficultés d’un demandeur. Mais le fait de recevoir un demandeur de logement ne fait pas avancer son dossier.

C’est la même chose pour les demandes de place en crèche. Au début j’ai parfois eu du mal à le faire comprendre. Beaucoup de gens l’admettent aujourd’hui.

(...suite de notre entretien après-demain...)

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(*) Propos recueillis par Pierre Vallet et Dan Krajcman. Merci à MRV pour son aide dans le travail de retranscription.

Plus d'info :
+ Un entretien avec Pierre Castagnou - Part. I / épisodes 1, 2 et 3.

Deux nouvelles fermetures de classes

Nous vous en parlions récemment, Vincent Jarrousseau, adjoint aux affaires scolaires à la Mairie du XIVe, confirme la nouvelle sur son blog. Deux classes supplémentaires devraient fermer. Les écoles concernées ? L'école maternelle 22, rue Antoine Chantin et l'école élémentaire Square Alain Fournier. Tous les détails en cliquant ici.

Pierre

Plus d'info :
+ Notre fil d'actu "Fermetures de classes" dans le XIVe.

dimanche, 19 mars 2006

Virginie Seghers : découvrez la nouvelle chanson française - née dans le XIVe :-)

Un vent de fraîcheur souffle sur la chanson française. Auteur, compositeur, interprète et fille du poète Pierre Seghers, la pétillante Virginie Seghers se lance dans l’aventure de la chanson. Simple, surprenante et vive, Virginie présente des chansons enracinées dans son enfance insolite et ancrées dans les préoccupations d’une jeune femme d’aujourd’hui. Portrait d'une jeune femme du XIVe arrondissement...

Petite fille, elle saute sur les genoux de Léo Ferré, de Guy Béart, de Paco Ibañez, de Juliette Gréco, de Vinicius de Moraes, de Catherine Sauvage, de Louis Aragon, de Marc Ogeret ou de Vercors… qui fréquentent la maison de Montparnasse où elle grandit. Rien d’étonnant lorsqu’on est la fille d’une romancière et d’un poète ; rien d’étonnant surtout quand ce poète est aussi l’éditeur des poètes du monde entier : Pierre Seghers.

Résistant de la première heure, fondateur dès 1939 d’une des premières revues de poésie contre l’occupant « Poètes casqués », créateur en 1945 d’une maison d’édition qui deviendra pendant trente ans la référence en matière de poésie, au travers notamment de la célèbre collection « poètes d’aujourd’hui », Pierre Seghers est aussi parolier de chansons, interprétées par ses amis, tels Juliette Gréco (Le voyou et la voyelle) ou Léo Ferré (Merde à Vauban).

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Enfant unique, Virginie grandit parmi les artistes, avec un père âgé, mais qui ne cesse d’entreprendre, et à près de quatre-vingts ans porte la poésie sur scène, dans les usines, dans les prisons. Est-ce ce goût de l’entreprise, de la diversité, ou un esprit de contradiction qui la mèneront à HEC ? Jeune conseiller auprès de grandes entreprises maître de conférence à Sciences Po, à l’Ecole Supérieure de Commerce de Paris, en économie sociale, auteur de sérieux ouvrages économiques…, Virginie Seghers cache bien son jeu.

C’est une jeune femme qui n’a en apparence rien d’un saltimbanque, et pourtant… Avec son dictaphone qui ne la quitte jamais, elle enregistre, au gré des jours, ses chansons, enracinées dans cette enfance insolite, et ancrées dans les préoccupations d’une jeune femme d’aujourd’hui. Et Virginie Seghers arrive où on ne l’attendait plus. Elle chante ! Ses propres chansons. Des chansons qui lui ressemblent, surprenantes, fragiles, vives.

Encouragée par Claude Le Bihan, alors directeur de l’action culturelle de Télérama, Virginie fait ses premiers pas sur scène dans de petits festivals. C’est lors d’une première partie d’un concert de Vincent Delerm que Dominique Bluzet, directeur du Théâtre du Jeu de Paume d’Aix en Provence, la découvre et lui propose une résidence et la production d’un premier « vrai » spectacle, en 2006. L’aventure est lancée ! Le Loup du Faubourg produit son premier disque, en assure la direction artistique et devient également son producteur pour la scène.

Henri Agnel écrira les arrangements et sera l’un des guitaristes du disque. L’équipe se constitue : Hervé Legeay, guitariste entre autres de Sanseverino, la rejoint, avec Xavier Lugué, de l’orchestre de contrebasses, ainsi que pour la scène, le guitariste Jérôme Ciosi.

Virginie dit que ses chansons naissent "par hasard et par amour, d’on ne sait où, d’un cri enfoui comme un murmure". Du hasard, il y en a peu, de l’amour beaucoup.

Camille

Plus d'info :
+ Virginie Seghers chante au Théâtre du Renard du 21 mars au 8 avril 2006 à 21h (sauf dimanche et lundi). Réservations : 01 40 21 90 95 ou par mail mariloup(at)leloupdufaubourg.com. A nos yeux, c'est un événement à ne pas manquer - et c'est un événement pour Télérama, si, si.
+ Ecoutez des extraits de son album sur le site du Loup du Faubourg.

samedi, 18 mars 2006

Paul Vivien, mon peintre en musique

Paul Vivien aime peindre la musique ; reliant les arts, il agrémente le bruit flou qui passe, invisible au quotidien, et l’accorde aux harmoniques de son imaginaire, suggérant par ses nuances l’irréel. C’est une peinture qui parle de brumes subtiles puis d’éblouissements, accordant à l’ambiance des petites touches d’éclats qui accompagnent des reflets. En musique, on parlerait de Claude Debussy, mais aussi de Georges Gershwin, de Darius Milhaud et d’Henri Sauguet.

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Il y a aussi dans cette approche une manière d’aimer la vie comme d’aimer les gens. Paul Vivien se tient toujours à une distance courtoise, afin de ne pas blesser celui qui est en face, pour laisser l’autre respirer, pour laisser passer la lumière qu’il estime tant, vers celui qui regarde. Cette peinture a pour corollaire le délicat souci de celui qui l’observe, elle questionne sans imposer, sans heurter, elle souhaite laisser vivre – mine de rien – avec bienveillance.

Paul Vivien, habitant du 14ème, exposera très bientôt au Grand Réservoir de l’hôpital du Kremlin Bicêtre, du 23 mars au 9 avril 2006. Je ne saurais vous conseiller d’y aller, ne serait-ce que pour y entendre ce qu’il a peint, car ça fait du bien…

Dan

Plus d’info :
+ Vernissage le jeudi 23 mars, de 18h30 à 21h30. Grand réservoir du CHU de Bicêtre. Exposition du 23 mars au 9 avril 2006, du mardi au dimanche de 15h à 18h30 sur RDV.